Les pièces "Remarquables" de l'atelier

Il existe des pièces, dites « Remarquables » qui ponctuent l’histoire des créations de l’atelier. Elles ont été conçues pour la plupart « hors commande », pour un salon , une exposition, ou à la suite de rencontres avec d’autres créateurs. Elles témoignent, à un moment donné, d’une veine d’inspiration et de l’état de l’art d’un savoir faire. L’audace des techniques, le luxe des matériaux, en font des pièces d’exception.

Nous vous invitons à découvrir l’histoire de chacune d’entre elles.

Le Dakko bar est un meuble d’apparat, élégant et fonctionnel. Il se caractérise par son allure surprenante : Imposant, avec ses 1,30m de hauteur, ses formes rondes et asymétriques le rendent mystérieux. Sa porte de couleur argentée, s’ouvrant tel un manteau, recouvre l’ensemble. C’est au toucher de cette peau que l’ouverture s’effectue et que le meuble se livre. L’ébène de Macassar, bois sombre et précieux, pare un intérieur composé d’espaces de rangements et d’un plateau de service. Telle une œuvre d’art, cette pièce raffinée est pensée  pour donner du caractère à un espace de travail.

C’est dans la perspective de la deuxième participation à la biennale de la Création des Arts décoratifs en 2005 que le Dakko bar a été réalisé.

Le bureau Akka été créé en 2002 à l’occasion de la Première Biennale de la Création des Arts décoratifs à Paris. A l’origine, la découverte du Movengui Moiré et l’envie de sublimer cette essence. Proche du citronnier, son aspect irisé et soyeux lui confère un reflet singulier. Le mariage avec le Wengué permet d’équilibrer un subtil jeu d’ombre et de lumière. Cette écritoire a été dessinée et pensée autour de la posture de l’utilisateur, à la recherche de la forme « juste » qui réconcilie l’esthétique et le professionnel.

L’idée de son design découle du désir d’épurer les lignes au maximum pour ne garder que l’essentiel. Simple et sobre, c’est d’un seul et même « coup de crayon » que naît sa silhouette organique. Le travail effectué sur la mouluration est un véritable appel à la caresse et lui confère un caractère sensuel.

Le fusing est une technique de verre thermos fusionné, utilisé par la vitrailliste Suzanne Philidet . Rencontrée en 2006 à Pékin, c’est en 2007, à l’occasion d’une seconde exposition commune à Monaco, que l’idée de marier les deux savoir-faire éclot. Une collection déclinant bureau,  console, portes coulissantes, et luminaire, sera créée et présentée au salon DEC’OH de Monaco en 2008.

Le design du bureau fusing est une illustration de l’alliance du bois et du verre, à égalité comme éléments structurels, dans des domaines où on ne les attend pas. Le bois et son caractère robuste est travaillé tout en finesse, aussi bien dans la forme  avec son profil en lévitation, que dans la mise en œuvre du placage avec de délicates fourches de noyer.

Le verre quant à lui, synonyme de fragilité, trouve ici un rôle de pilier et montre toute sa solidité et sa force. Il soutient l’ensemble et traverse le bois jusqu’à en « déformer » le plateau. Douceur et chaleur côtoient subtilement robustesse et résistance.

Ce bureau possède deux tiroirs élégants,  l’un est agrémenté de compartiments et d’aménagements spécifiques, l’autre est un  « lettrier » secret : une fois fermé il disparaît complètement dans la structure du plateau.

Le Mikado illustre à la perfection le leitmotiv du meuble objet : entre sculpture et mobilier. Au premier abord, ce cabinet ne dévoile rien de son intimité, mais provoque une première émotion, par le galbe de son enveloppe laquée, par le mystère de sa façade, par l’étrangeté de son piètement.

Le regard peut voyager en liberté, juste soutenu par  l’animation graphique des baguettes de bois enchevêtrées. La façade, très travaillée, est constituée de quatre vantaux,  habillés de voilages pourpres. C’est en s’approchant, en le touchant, qu’il révèle son jeu…

Une fois l’énigme de l’ouverture résolue, c’est une nouvelle émotion que provoque  l’articulation en accordéon. Le dévoilement pudique et progressif,  laisse entrevoir sans toutefois montrer,  attise la curiosité et invite à la découverte. Si vous poursuivez, une bulle monochrome, une infinité bleue vous enveloppent, sensation accentuée par la silhouette arrondie de son corps.

Le Mikado interprète avec habileté le jeu de l’étrangeté. Réalisé pour la Biennale de la Création des Arts décoratifs de 2012, il possède tous les atouts d’un cabinet de curiosités.

Seule contrainte pour cette reproduction infidèle d’un meuble installé chez un client : remplacer dignement un bureau Louis XIV.

L’écritoire Tsuki, composée d’une double enveloppe, a été façonnée telle une coque de bateau. Cette technique de moulage garantie à l’ensemble, une tenue et une légèreté exceptionnelles. Son design minimaliste l’inscrit dans un registre intemporel, mais les matériaux utilisés,  bois, cuir et chrome, qui se confrontent et dialoguent, interprètent une partition résolument contemporaine. Faites le tour. Ses lignes, pures et sensuelles sont une invitation.

Aucune aspérité. Les accessoires de rangements se font discrets  entre les coques. Les  deux pieds en arcs boutants dans le prolongement du plateau, assurent un ancrage au sol remarquable que viennent souligner deux semelles de chrome. Son image, par l’émotion qu’elle suscite, en fait un compagnon, un « bonheur » à mettre chez soi.

Réalisée dans le cadre d’une commande « libre » en 2004, l’écritoire Tsuki a été présentée en 2015/2016 pour divers évènements : Carrousel du Louvre, Salon Révélations, Journées Européennes des Métiers d’Art, Berne.

Pour tout créateur de mobilier, l’interprétation de l’assise est un exercice incontournable. Le choix du fauteuil impose une réflexion exigeante sur l’attitude et la posture.

Cette pièce, dessinée et écrite à quatre mains avec l’équipe de l’atelier, surprend par le raffinement de ses formes. Deux fines coques moulées composent l’assise et le dossier. Elles se traversent puis se rejoignent pour former un piètement arrière d’une grande pureté. Les accoudoirs et les pieds avant, en bois massif, dessinent un seul trait et soulignent son allure gracieuse.

Les lignes et les plans s’effleurent et s’entrecroisent conférant à l’ensemble un équilibre harmonieux entre légèreté, confort et élégance.

Ce fauteuil a été réalisé dans le cadre de la première participation de l’atelier au salon Révélations en 2015.

Le Tattoo est le fruit d’une recherche sur plusieurs années autour d’un parement en damier et en relief, qui surprenne au niveau du toucher et du regard. Travail sur la peau,  la mise en scène d’une texture, le choix d’un matériau.

Comment la juxtaposition de pièces identiques, à la géométrie rigoureuse, peut produire des effets de douceur et de finesse, tant au niveau de l’ensemble qu’ au niveau des attaches, des arêtes, des liaisons. Jeu de biseaux et d’angles, réalisés dans l’épaisseur de chaque losange. Choix du tilleul, réputé pour son  veinage discret qui laisse s’exprimer la lumière. Jeu de pleins et de déliés, évoquant une dentelle.

Puis faire dialoguer le parement et un objet fonctionnel pressenti. Ce sera in fine un cabinet d’apparat dont l’usage reste à inventer. Deux portes en L, montées sur d’élégantes fiches à lacet, mettent à nu un bijou paré d’eucalyptus fumé qui apporte moirage et profondeur… Même essence pour la partie supérieure, dont le frisage en soleil ajoute une aura particulière à l’ensemble…

Ce cabinet a été réalisé dans le cadre de la première participation de l’atelier au salon Révélations en 2015.